goberger (se)

goberger (se)

⇒GOBERGER (SE), verbe pronom.
Familier
A. — Vx. Se moquer, se gausser (de). Il se gobergeait de ces gens-là (Ac. 1798-1878).
B. — Prendre ses aises, se divertir. Nous pourrions nous amuser, boire du bon vin, danser, rire et nous goberger de toutes les façons (ERCKM.-CHATR., Ami Fritz, 1864, p. 158).
En partic., usuel. Faire bombance, manger et boire de manière copieuse. Synon. bâfrer, s'empiffrer. Tu vis là, chez moi, comme un chanoine, comme un coq en pâte, à te goberger! (FLAUB., Mme Bovary, t. 2, 1857, p. 95). On allait renifler les coquilles des veinards qui se gobergeaient d'oursins, sur le trottoir, avec un verre de blanc (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 43) :
Cependant les boches se gobergeaient en France, mangeaient notre cuisine, prenaient du ventre, buvaient nos vins, avaient bonne mine.
CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 275.
Emploi trans. Nourrir, entretenir (quelqu'un) à sa table. Ces braves gens ne se doutèrent pas du bonheur qu'ils avaient de goberger un général, au lieu d'un corps d'armée (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 60). Il ne foutrait rien, et c'est moi qui le gobergerais! (ZOLA, Terre, 1887, p. 217).
REM. Gobergé, gobergeur, subst. et adj. masc. [Corresp. à l'emploi trans. et en appos. à un subst.]. (Celui) qui est entretenu, (celui) qui entretient une autre personne. Ses patrons du jour, les ruffians gobergés et gobergeurs que l'on sait (VERLAINE, Œuvres posth., t. 2, Voyage en France par un Français, 1896, p. 123).
Prononc. : []. Étymol. et Hist. 1532 gauberger « railler, se moquer de » (CH. DE BOURDIGNÉ, La légende joyeuse de Maistre Pierre Faifeu, éd. F. Valette, XIX, 62); 1640 (OUDIN, Curiositez, p. 251 : se goberger, se resiouir). Prob. dér. du m. fr. goberge, gouberge « forfanterie » (1re moitié XIVe s. Bataille de trente, éd. H.R. Brush, 66; v. aussi GDF.) qui remonte, ainsi que le m. fr. gobert « facétie, plaisanterie » (XVe s. gober, Pastoralet, ms. Brux., fol. 54 v°, ibid.) à l'adj. gobe « orgueilleux, pétulant (de personnes), luxuriant, somptueux (de choses) », attesté du XIIIe au XVIe s. (v. T.-L., GDF., HUG.), de même orig. que gobet. Fréq. abs. littér. : 37.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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  • goberger — (se) [ gɔbɛrʒe ] v. pron. <conjug. : 3> • 1648 ; tr. « railler » XVe; du moy. fr. goberge « forfanterie »; rad. °gobbo → gober ♦ Fam. Prendre ses aises, bien se traiter, faire bombance. « tu vis là, chez moi, comme un chanoine, comme un coq …   Encyclopédie Universelle

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  • GOBERGER — (SE). v. pron. Se moquer. Il se gobergeait de ces gens là.   Il signifie aussi, Se divertir. Depuis deux jours, ils se gobergent à la campagne.   Il signifie encore, Prendre ses aises. Il se gobergeait dans un bon fauteuil.   Ce mot est familier… …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 7eme edition (1835)

  • GOBERGER (SE) — v. pron. Se divertir, prendre ses aises, se bien traiter, manger d’une façon plantureuse. Il est familier …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 8eme edition (1935)

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  • se goberger — goberger (se) (go bèr jé. Le g prend un e devant a et o : gobergeant, gobergeons) v. réfl.    Terme familier. 1°   Prendre ses aises. Il se gobergeait dans un bon fauteuil. 2°   Se divertir. •   Comment il se gobergera, Quand ensuite il égorgera… …   Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré

  • se goberger — ● se goberger verbe pronominal (ancien français gobert, facétieux, de se gober) Familier Faire bonne chère, faire bombance. Prendre ses aises, se prélasser. ● se goberger (difficultés) verbe pronominal (ancien français gobert, facétieux, de se… …   Encyclopédie Universelle

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  • coq — 1. coq [ kɔk ] n. m. • v. 1125; onomat. d apr. le cri du coq; a éliminé l a. fr. jal, lat. gallus 1 ♦ Oiseau de basse cour, mâle de la poule (gallinacés). Le coq et les poules. La crête du coq; crête de coq. Les barbillons du coq. ⇒ caroncule.… …   Encyclopédie Universelle

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